10 trucs à savoir avant de restaurer une voiture américaine

10 trucs à savoir avant de restaurer une voiture américaine

Qui n’a jamais rêvé de se lancer à corps perdu dans la restauration d’une voiture américaine ancienne? Voici 10 aspects à réfléchir pour éviter de vous enfoncer dans un gouffre (aussi bien financier que moral) sans fin.

1. L’immatriculation n’est jamais garantie

Avant d’entamer toute négociation sur le prix, il est indispensable de connaître la situation administrative du véhicule. Si la voiture est trouvée dans un champ sans plaques d’immatriculation ni aucune trace d’un éventuel propriétaire, ça commence très mal. Il en va de même si personne n’est en mesure de vous fournir tout document administratif. C’est triste mais c’est ce qui conduit de nombreuses voitures à la broyeuse chaque année. Si les papiers sont fournis, vérifiez bien que le numéro de série inscrit sur la carte grise correspond à celui du véhicule et que le nom du propriétaire correspond bien à celui du vendeur. Clarifier cette étape vous évitera déjà bien des déboires. On ne compte plus les projets qui ont terminé en pots de fleurs.

2. Toute épave n’est pas amortie à la revente après restauration

Ne vous mettez pas systématiquement en tête que cette merveilleuse épave qui brillera bientôt de mille feux fera un carton aux enchères. Seuls certains modèles très côtés peuvent générer du bénéfice à la revente, surtout après d’importants frais de rénovation. Méfiez vous également des fausses Chevrolet SS, Pontiac LeMans transformées en GTO et autres clones de dérivés rares de véhicules produits en grande série. Enfin, certains modèles très côtés aux Etats-Unis peinent à trouver preneurs en Europe. Renseignez vous bien avant si tel est votre objectif par la suite. Les voitures trop modifiées, trop personnalisées sont souvent plus compliquées à vendre que dans leur état d’origine.

3. Toutes les pièces ne sont pas faciles à trouver sur une voiture américaine

Des pièces mécaniques à foison pour des moteurs ultra diffusés et utilisés-réutilisés, des pièces d’habitacle et de carrosserie refabriquées pour un grand nombre de modèles… on en arriverait vite à croire que la plupart des voitures américaines ne poseront jamais de problème dans le cadre d’une restauration complète. Pourtant, dès lors qu’on s’éloigne des muscle cars et autres véhicules devenus cultes (Ford Mustang, Chevrolet Camaro…), il devient difficile de s’approvisionner hors pièces mécaniques. L’occasion reste alors la seule solution, ce qui requiert davantage de patience… voire une patience éternelle.

4. La documentation existe. Il faut juste savoir où la trouver

Les voitures américaines anciennes sont bien souvent assez faciles à réparer et entretenir mais il peut arriver que certaines interventions vous donnent bien du fil à retordre. Dans ce cas là, une bonne documentation peut vous éviter une belle prise de tête. Jetez donc un œil du côté des revues techniques Haynes ou Chilton sur Amazon. Elles couvrent un grand nombre de modèles toutes époques. Pour les problèmes très particuliers non couverts par ces revues, Google est votre ami, en anglais et en français. D’excellents forums français spécialisés comme Dreams-Cars peuvent également vous être d’une grande aide.

5. Ne jamais sous estimer la valeur et la durée des travaux

On ne compte plus le nombre de propriétaires qui découvrent surprise sur surprise en démarrant une restauration et jettent parfois l’éponge. La petite rouille de surface affichée en façade devient croustillante dans les endroits les moins visibles (que vous découvrirez après quelques démontages). N’hésitez donc pas à inspecter minutieusement la voiture avant achat afin d’évaluer avec plus de finesse le temps et l’argent nécessaires. Sur une voiture ancienne, la tâche la plus simple peut devenir compliquée. Un boulon presque soudé par la saleté et la rouille qui mettra 3 heures à sortir, une pièce qui casse lors du démontage d’une autre, un bricolage d’un des anciens propriétaires… Mettez vous en tête que la deadline que vous vous êtes imposé pourra être repoussée. Prévoyez même un budget supérieur en cas d’imprévu.

6. Vous n’achetez pas une voiture que pour la revendre

Nombreux seront les gens autour de vous à dire: « N’investis pas trop d’argent dans cette caisse, tu ne t’y retrouveras pas à la revente ». Le modèle vous plaît mais n’est pas très côté ? On s’en fout! Cette voiture, c’est VOTRE coup de cœur et vous avez le droit de la bichonner comme bon vous semble. Si tout le monde pense de la sorte, les rassemblements de voitures anciennes seront bientôt composés à 90% des mêmes modèles !

7. Assurez vous d’avoir de bonnes conditions de travail

Tout le monde n’a pas un pont ou une fosse à disposition mais prévoyez un minimum de confort pour entreprendre la dure mission qui vous attend. Le parking au pied de l’immeuble est évidemment à bannir (les intempéries se pointent au beau milieu des opérations compliquées, votre caisse à outils flambant neuve disparaît subitement…). Être à l’abri est donc primordial. Règle numéro 2: de l’espace, il te faudra. Une jolie place en souterrain, c’est bien mais être bloqué entre 2 voitures avec tout juste de quoi ouvrir les portières… C’est impensable pour restaurer une voiture.

8. Évitez le bricolage ou vous le regretterez plus tard

Le temps passe et la voiture ne roule toujours pas. C’est frustrant et on a parfois envie d’accélérer les choses, quitte à commettre quelques impairs quant à la qualité du travail. On va au moins cher et au plus rapide. La pièce neuve de qualité laissera finalement place à une pièce d’occasion dans son vieux jus. La peinture sera faite à la va vite (avec ou sans apprêt), sans préparer suffisamment la tôle. Résultat: quelques mois et/ou années plus tard, les pannes se multiplient au fur et à mesure que les pièces lâchent, la peinture – pourtant pas si vieille – cloque par endroits et laisse apparaître une belle rouille. Comme dit le proverbe, tout vient à point à qui sait attendre. Si certaines étapes vous dépassent, apprenez à déléguer plutôt que de faire un massacre. Ça vous coûtera quelques billets mais le résultat sera (à priori) là et vous préserverez votre santé physique et mentale.

9. Ne roulez pas sur route ouverte avec votre épave

Le vendeur vous annonce qu’il faut récupérer mémère sur un plateau mais – le moteur démarrant – vous vous sentez pris d’une irrésistible envie de faire les 200 bornes qui vous séparent du domicile au volant de la semi épave. Et au diable le camion Kiloutou! Vous voyez la suite ? Envie de risquer votre vie (et celle des autres) avec des freins et une tenue de route aléatoires ? Dégrader irrémédiablement des éléments mécaniques déjà fragilisés par le manque d’entretien ? Ne prenez jamais la route avec une voiture délabrée dont vous ne connaissez pas l’état réel.

10. Ne comptez pas QUE sur l’entraide

Votre meilleur ami Robert – plutôt bricoleur – vous a toujours promis que vous pourriez compter sur lui le jour où vous vous lancerez dans l’achat d’une voiture américaine à restaurer. Cela vous arrange bien car vous n’êtes pas très doué de vos 10 doigts et que vous n’auriez pas les moyens de faire appel à un professionnel. Le problème, c’est que Robert a une vie, un travail, une famille et ses propres soucis. Si vous comptez intégralement sur son aide, ne soyez pas pressé de voir la fin du chantier. Restez donc maître du projet et profitez de cette occasion pour apprendre à faire tout ce que vous pouvez faire vous même car n’oubliez pas que c’est VOTRE projet avant tout.

Si tout ce que vous avez lu vous a découragé alors je ne peux que vous inciter à acheter une voiture américaine d’occasion déjà roulante et en bon état, quitte à économiser davantage. Pour les autres, foncez !

D’autres conseils à prodiguer par expérience? Laissez des commentaires ci-dessous!