Un diesel BMW en option sur les Lincoln ’84-85
On connaissait les berlines Oldsmobile et leur bloc V8 diesel dont quelques exemplaires ont été vendus en France à la fin des années 1970. Chez Cadillac, ce même « mazout » devient la motorisation de base sur les Seville de 1980 à 1985. Ce que l’on sait moins, c’est que Lincoln s’y est aussi essayé à la même époque.
Après deux crises pétrolières dans les années 1970, les constructeurs américains s’intéressent à différents types d’énergie et de moyens de réduire la consommation de leurs véhicules. Le diesel dont la popularité augmente en Europe est dans leur ligne de mire alors que Mercedes, bien implanté sur le nouveau continent, prouve que diesel et luxe peuvent faire bon ménage. Oldsmobile puis Cadillac tentent alors l’aventure avec un bloc maison, suivis en toute discrétion par Lincoln. Au sein de la branche premium du groupe Ford, on réduit toutefois les coûts et les risques en partant sur une motorisation déjà existante et éprouvée: le 6 en ligne 2,4l Turbo Diesel BMW. Et oui, un moteur BM dans une Lincoln ! Ça ne s’invente pas.
Proposée en 1984 et 1985 sur les Continental et Mark IIV, cette option – systématiquement associée à une boite auto ZF à 4 rapports – n’aurait séduit que 2500 clients d’où leur grande rareté de nos jours. L’argument commercial de l’époque – pour reprendre les termes de la brochure – était la facilité à démarrer à froid, la réduction des fumées d’échappement (amusant) et la fin des problèmes de filtration de carburant. Pas d’évocation de la faible consommation de carburant. Étrange.
Sur le plan des performances, le moulin issu de la BMW 524 TD n’affole pas le compteur avec ses 115 chevaux mais le V8 essence de base – un 4,9l de 140 chevaux – n’offre pas plus d’adrénaline sur la route. Finalement, au rang des voitures économiques, les marques japonaises démocratiseront davantage les petites berlines à motorisations essence de petites cylindrées. Les constructeurs américains iront alors progressivement dans ce sens, enterrant définitivement l’espoir de développer le diesel sur le marché américain. Pourtant, 30 ans plus tard et en dépit de toutes les polémiques, les rumeurs vont bon train concernant le retour de ces motorisations sous le capot de futurs modèles made in USA.
Si vous voulez entendre le son d’un diesel BMW, c’est par ici:
McCloud
Pas très sexy, le staccato d’un diésel sous le capot d’une Lincoln… La décevante MK VII (au regard des somptueux coupés qui l’ont précédée) préfigurait une lignée de Lincoln germanisées (la Connie des années 90 au style assagi comparé aux lignes néo-classico-baroques du modèle présenté en chapeau de votre article, et la Town Car même génération, au style mercedesoïde). Le déclin était amorcé…
Chuck Jordan
Effectivement, elles n’ont pas aussi fière allure que leurs aînées mais plus le temps passe et moins je les trouve laides ces « eighties ». La puissance des moteurs décline mais les V8 demeurent et permettent encore de cruiser confortablement grâce au couple.