
Une voiture neuve d’époque, pour quoi faire ?
On s’est tous extasié devant une voiture ancienne « low miles » – sortie d’usine – à vendre mais une question me tracasse : comment profiter pleinement d’une bagnole dont le plus grand intérêt repose sur son état de conservation unique ?
Deux Buick Grand National ’87 planquées dans une grange, une Camaro IROC-Z ’85 « oubliée » dans un container, une Corvette Pace Car ’78 stockée dans un box par un investisseur… ce n’est qu’un tout petit aperçu de ces voitures américaines neuves d’époque, récemment mises en vente par leurs propriétaires. La plupart n’a roulé que pour rejoindre son lieu de stockage pour une paire de décennies. Le compteur affiche moins de 500 miles et les films plastiques d’origine protègent parfois encore l’habitacle.
La « time capsule » ultime
Imagine-toi grimper à bord d’une de ces voitures. L’odeur du « vieux neuf », pas une trace d’usure… tu es dans la peau du premier acheteur d’il y a une trentaine d’années ! Tu vas roder une mécanique qui n’attendait que toi. Ce privilège unique ne se reproduit pas 1000 fois dans une vie. Mais as-tu vraiment envie de retirer les films plastiques, prendre le risque d’érafler le skaï et dépasser le seuil du numéro à 4 chiffres au compteur ?
Aaaahh les seventies… j’y plonge sans hésiter !
Sous cloche ou sur la route ?
Là est tout le problème ! Tu es à la fois tiraillé entre l’envie de profiter à fond de cette bagnole taillée pour le bitume et préserver son état unique qui justifie parfois la somme élevée que tu as payé. Tu es tiraillé entre l’idée de rouler sans te poser de question et la confiner dans ton garage pour une « promenade de santé » tous les 6 mois afin de conserver ton investissement. Si ta priorité est l’investissement, tu n’es pas sur le bon blog.

Si tu aimes mettre les voitures sous cloche, tu sais ce qu’il te reste à acheter !
Une voiture qui ne roule pas, c’est une voiture qui meurt
Ils sont bien mignons ces types qui vendent du « neuf d’époque » mais c’est rarement prêt à fonctionner ! Faut dire qu’aucune mécanique ne supporte l’immobilisation de longue durée. Une remise en route s’impose donc d’entrée de jeu et les frais d’entretien continueront à grimper si tu roules une fois par an, que tes joints s’assèchent et que ta pompe à essence se grippe, au minimum. Après tout, c’est une voiture conçue pour rouler avant d’être un objet de collection. Si tu aimes les collections statiques, oriente toi plutôt vers les miniatures.

A trop peu rouler, sa Lincoln lui pète au nez.
Le charme des bobos du temps
A l’opposé des anciennes rutilantes, les anciennes dans leur jus d’origine qui ont roulé et n’ont jamais été restaurées distillent un parfum tout à fait appréciable. Les petits stigmates du temps (rayures, patine) rappellent que l’auto a du vécu et une vraie histoire à raconter.

Un F100 pas parfait mais dans un très bon jus d’origine.
Payer beaucoup plus cher pour une voiture « neuve d’époque » est pour moi sans intérêt puisqu’elle finira indéniablement par prendre du kilométrage et s’abîmer à mesure que je l’utilise. Voilà tout le paradoxe de posséder un des exemplaires les mieux conservés au monde. Je le laisse donc – volontiers – aux investisseurs et autres collectionneurs, toujours à la recherche de quoi remplir leurs étagères poussiéreuses.

« La Corvette derrière vous, Richard, n’a que 132 miles d’origine. Dans 10 ans, sa valeur aura triplé ! »
Yann
Je ne suis pas entièrement d’accord avec ton point de vue (et c’est rare pour l’instant….)
En 25 ans d’US cars, j’ai eu une douzaine d’autos. Faute de moyens, mes 1ere US étaient des anciennes « patinés » ayant « une histoire a raconter », mais souvent la même histoire : « Pourquoi ça ne marche pas, nom de D…..? »
X proprios, chacun y va de son petit bidouillage, et au final, tu as une auto qui ne fonctionne pas et qui……ne roule pas !
En vieillissant et avec un peu plus de moyens, je me suis orienté vers ces Low miles Survivors; Pourquoi ?
Parce que aucune bidouille. Essentiellement de la pièce d’origine, fiable (pas de pièce asiatique). Tu tournes la clé, elle démarre, tu roules.
Aujourd’hui, on voit de plus en plus de « super Low miles » en vente (moins de 5 000 miles): Ces autos là ne sont clairement pas faite pour servir. Ce sont des pièces de musée, devenus des objets de spéculation, et qui s’échangent a prix d’or. Elles ne roulerons jamais.
Et puis tu as les autres; Les Low miles.
Low miles, ne veut pas toujours dire voiture immobilisée 20 ans. Mon ancienne actuelle a 26K miles d’origine, elle a roulé peu, mais régulièrement, donc aucune déconvenue.
Pour ma part, je roule peu, mais régulièrement, je ne veux pas passer mes WE a bricoler sur mon auto, donc le Survivor Low miles, reste le meilleur compromis, passion/utilisation. Le prix a l’achat est plus élevé, mais c’est le prix de la sérénité. Et puis c’est tellement plus authentique qu’un frame off….
Chuck Jordan
Je suis d’accord avec toi : il y a « low miles » et « low miles ». Je parlais surtout de ces « voitures neuves d’époque » qui sortent d’un long sommeil ou reprennent la route après une très longue immobilisation, une remise en route minime et un peu de cosmétique. Aussi peu kilométrées soient-elles, tu risques de rencontrer parfois plus de pannes qu’avec une auto dans un état moins exceptionnel mais qui roule régulièrement. On le sait, la longue immobilisation est un des pires ennemis de la mécanique. Enfin, on perd forcément de l’argent avec des modèles vendus – excessivement – chers à cause de leur état de conservation inédit dès lors qu’on leur met des bornes.
yann
Je dirais que c’est le seul inconvénient du Low miles…..son prix plus élevé……que l’on ne récupère pas à la revente, surtout, si on met des km dans le compteur.
Quand on achète un low miles (et encore plus vrai si ce n’est pas une Stang) il faut la garder, ou se résigner à la vendre à perte…
Hormis cela, c’est un plaisir à utiliser;