Ces jeux vidéo qui m’ont plongé dans le rêve américain
Tandis que la télé et le ciné ont déclenché mon coup de foudre pour les voitures américaines, les jeux vidéo m’ont permis de réaliser virtuellement un rêve : conduire ces bagnoles dans un cadre inédit, sans avoir encore l’âge du permis.
Twisted Metal
C’est un des premiers jeux vidéo auquel j’ai joué ! Simple mais hyper efficace, Twisted confronte tous les pilotes dans une arène fermée en mode demolition derby. Le vainqueur est le dernier dont le véhicule roule encore. Pour parvenir à ses fins, chaque personnage à l’identité visuelle très marquée dispose d’un véhicule modifié, renforcé, armé et relooké à son image pour affronter les face à face les plus brutaux. En bon jeu américain, les bases qui servent aux modifs sont des modèles nationaux plutôt cool : Humvee, Chevrolet Impala, Pontiac LeMans, Chevy Step Van « ice truck », tracteur Mack tout droit sortis d’un Mad Max. En multijoueurs, difficile de décrocher !
Grand Theft Auto (GTA)
On oublie le réalisme ! Le premier épisode du célébrissime GTA est en 2D (vue aérienne) mais défraye déjà la chronique par sa violence. A l’époque, peu de jeux permettent de se balader librement en ville et dézinguer le premier venu, sans raison. Je découvre le jeu en version démo (les CD-ROM SVM que mon père achetait) et je suis tout de suite happé par cette liberté d’action incroyable et la taille impressionnante de cette carte dont on ne voit jamais le bout. Pour la première fois, les voitures autour de moi ne font pas parti du décor et je peux les voler au choix en tapotant simplement la touche Entrée ! Je me balade donc dans une grande ville américaine avec un trafic monstrueux dans lequel je peux faire mes courses, à ma guise. Le pied ! Les développeurs ont en plus la bonne idée de cacher des véhicules uniques ici et là. La deuxième grosse claque arrive avec GTA 3 et le passage à la 3D puis Vice City et son ambiance unique.
Driver
Le « glouglou » du V8 au ralenti, la gueule d’enfer de mon muscle car et une liberté d’action inédite dans l’Amérique des années 1970… sans doute LA grande révélation de ma presque adolescence ! Dans les villes de Miami ou San Francisco, j’oscille entre une conduite à la cool – me fondant dans la circulation – et une conduite de dégénéré, abusant de la génialissime touche « burn » pour des départs en trombe. Conduite rapide, feu rouge grillé… Le moindre écart de conduite rend le premier flic de passage complètement taré. Les phases de déplacement à pied n’étant pas au programme, la police n’aura terminé son intervention qu’après avoir intégralement ruiné votre véhicule en utilisant les siens comme béliers. Il s’agit donc d’un vrai défi de survie qui pousse forcément à la conduite la plus délurée, de type circulation en contresens et sauts en tous genres. De quoi se faire un bon remake des Rues de San Francisco.
Midtown Madness
Du fun à l’état pur ! Sorti la même année que Driver, Midtown Madness offre aussi un terrain de jeu entièrement ouvert : la ville de Chicago, son trafic et ses piétons. La conduite, le comportement des véhicules ne sont pas des plus réalistes mais la sauce prend quand même tellement ce jeu transpire la coolitude… jusqu’au choix inédit des véhicules (coupé Cadillac Eldorado, Ford Mustang récente et ancienne, pickup Ford F350, poids lourd, autobus…). Le but n’est pas de proposer des caisses de rêve mais des véhicules de « monsieur tout le monde » de l’autre côté de l’Atlantique, histoire que le joueur s’identifie et relâche un peu la pression après une heure d’embouteillage dans la vraie vie. Quoi de plus apaisant que de dévaler les trottoirs à pleine balle ou pousser les autres automobilistes avec son semi ? C’était un peu le concept.
Crazy Taxi
Difficile de tenir plus d’une heure sur ce jeu d’arcade assez répétitif à la longue mais on y revient quand même… pour le fun et pour l’ambiance ! Les longues avenues ensoleillées défilent à toute vitesse au volant de ton taxi cabriolet déjanté, sur fond de rock californien (The Offspring et consorts). Le principe est des plus simples : déposer ton client à l’endroit souhaité, le plus vite possible mais sans emballer le trouillomètre de ton passager ! Sinon, adios le pourboire. Pour y parvenir, tu peux compter sur plusieurs perso et leurs montures inspirées de grands classiques des fifties et sixties (Cadillac Eldorado, Chevrolet Bel air ou Ford Mustang). J’ai découvert ce jeu dans une salle d’arcade La tête dans les nuages avant de goûter aux joies des parties sans jetons sur la Dreamcast de mon oncle.
Need for Speed Hot Pursuit 2
Avec du recul, tous les titres évoqués ici ont au moins un point commun : ce ne sont pas des jeux de course classiques. Ils renouvellent un peu le genre. Avec ce sixième volet, Electronic Arts reprend une recette simple mais efficace : jouer au flic et au voleur, dans le camp de son choix ! Les occasions de rouler en voiture de police étant rares dans les jeux de l’époque, je prends un vrai plaisir à piloter des Ford Crown Victoria, Mustang SVT Cobra ou autres Corvette de la « Highway Patrol » pour traquer les vilains chauffards. Un peu plus civilisé qu’un « Driver », NFS Hot Pursuit 2 nécessite une simple neutralisation du contrevenant et non une destruction pure et simple de sa voiture, ce qui rend l’intervention un peu plus réaliste. En hors la loi, par contre, c’est pas la joie côté modèles américains. Priorité est faite aux sportives italiennes et allemandes et il faudra se contenter des Corvette et Mustang préparées dans leur déclinaison civile ou de l’inconduisible Viper GTS ! Le mode multijoueurs promet de belles soirées entre potes… dans la même pièce. C’est le dernier Need For Speed du genre à proposer un multijoueur qui ne soit pas en ligne.
Stuntman
Alors que j’attends avec impatience le troisième opus de Driver – le premier sur PlayStation 2, console « nouvelle génération » à l’époque – les mêmes studios pondent un titre complètement inattendu : Stuntman. Comme son nom l’indique, le jeu nous met dans la peau d’un cascadeur de cinéma. Parcourant le monde et les tournages de films, je me retrouve au volant de véhicules hyper variés dans des décors à chaque fois totalement nouveaux. Poursuite en Tuk Tuk en Thaïlande, en motoneige dans les Alpes suisses, en Jeep militaire au plein cœur d’un conflit en Egypte, ce sont aussi mais surtout les phases de tournage d’un vieux téléfilm américain qui m’ont marqué. A mi-chemin entre un épisode de Shérif fais moi peur, une séquence de Cours après moi Shérif et tout ce qui termine par « Shérif », le long métrage intègre des scènes de poursuite bien folklo où des muscle cars déboulent à pleine vitesse en rase campagne, prenant un malin plaisir à traverser quelques barrières et autres granges du sud des États-Unis. En parallèle, les missions réussies permettent de débloquer des véhicules et des accessoires pour s’envoyer en l’air dans le Stunt Constructor Mode (cascades personnalisables).
Racer
L’âge du permis approche et l’envie de simulation, de réalisme prend d’autant plus le pas sur le fun. Des potes aussi mordus que moi de V8 américains m’initient à un jeu open source développé par des indépendants. Racer est gratuit, très réaliste mais pas exempt de bugs… la faute à ce qui fait aussi sa force : les nombreux véhicules et circuits réalisés par une importante communauté. A moi le Nürburgring en Plymouth Cuda ‘70, Mustang Boss ’69, Lincoln Mark IV ou Chevy Van ! La conduite est assez réaliste – d’autant que tout est configurable pour utiliser un volant et un pédalier de manière optimale – et tous les tableaux de bord sont modélisés pour plus d’immersion. Mes premiers roadtrips en voiture américaine avec mes amis, c’était sur le mode multijoueur Racer !
Maintenant que j’ai le permis et la Mercury, les jeux vidéo deviennent surtout un moyen de compenser le manque de V8 (panne, hivernage).