Buick Park Avenue 1995 : à la conquête de l’Europe
Rare américaine « pure souche » officiellement importée en France dans les années 1990, la Buick Park Avenue ne manquait pas de qualités pour faire face aux berlines de luxe européennes. Pour un prix inférieur à une Jaguar, on pouvait s’offrir un véhicule mieux équipé avec la touche d’exotisme d’une Buick.
Initialement, c’est pourtant la Chevrolet Caprice nouvelle génération – année modèle 1991 – présentée au Salon de l’auto de Paris en 1990 qui devait être officiellement distribuée en France. Mais la Buick aux dimensions plus européennes et motorisée par un V6 en lieu et place du V8 de la Caprice a finalement paru plus judicieuse pour « conquérir » le vieux continent. Sortie la même année 1991, cette génération affiche très tôt un look aux faux aires de Jaguar de par sa ligne élancée et sa faible hauteur de caisse, les feux arrière européens accentuant cette impression.
Le seul moteur disponible est un V6 3,8l à injection électronique développant 170 chevaux. Coupleux à bas régime, il offre une sensation de conduite proche d’un V8 avec une consommation plus modérée. La propulsion n’est plus à l’ordre du jour, ce qui ne dépaysera pas trop les clients européens. Côté équipement, c’est pléthorique. Les modèles européens disposent ainsi en série de la direction assistée, le double airbag, la climatisation automatique, l’ABS, l’anti-patinage, les jantes aluminium 16 pouces, les quatre vitres électriques, les sièges électriques chauffants et bien des gadgets (fermeture électrique du coffre, boussole électronique dans le rétroviseur intérieur…). Ne parlons pas de la boîte automatique, rarement en option de l’autre côté de l’Atlantique.
De nombreux exemplaires 1991-1993 ont été vendus en Europe. La phase 2 (1994-1996) – dont il est question ici – reste plus rare. Les différences avec l’ancienne phase sont mineures mais ont permis de remettre le modèle un peu au goût du jour. Ainsi, esthétiquement, les parechocs chromés (terriblement « has been » en 1993) ont été remplacés par des parechocs peints en série. Le moteur V6 a reçu quelques modifications gagnant 40 chevaux (210 au total). Une version compressé (Park Avenue Ultra) – non importée – atteint même 240 chevaux. A l’intérieur, peu de changements apparaissent si ce n’est un nouveau volant à commandes intégrées et un système audio plus performant Concert Sound 2ème édition (étonnamment pourtant, toujours pas de lecteur CD pour l’Europe).
Faisons ainsi le tour du propriétaire de l’exemplaire présent. Il s’agit d’une année modèle 1995, soit l’avant dernière année de production de cette génération. Arborant une classique teinte bleue et son fin liseret doré sur la longueur, on ne peut pas dire qu’elle fasse dans l’originalité mais est terriblement représentative du paysage automobile américain de cette période. La faible hauteur accentue l’impression de longueur, toutefois dans la norme pour une américaine (5,20 mètres). L’avant en impose avec sa large calandre chromée surplombée du discret logo Buick et cernée par deux blocs de phare au dessin bien yankee (bloc feu de route en haut, clignotant en dessous). A l’arrière, le dessin est assez classique avec ses immenses optiques cerclés de chrome et on note une nette différence entre les versions européennes et américaines pour des contraintes d’homologation. Le résultat final reste toutefois plutôt réussi.
Sur route, on ne peut que jubiler devant un tel confort, incomparable avec ce que l’on connaît en Europe. Les sièges ultra moelleux – que dis-je, les fauteuils – couplés au silence du moteur à vitesse de croisière et à la douceur de la suspension invitent dangereusement à l’endormissement au volant. En bonne routière, elle nous déconnecte totalement du bitume tel un salon roulant. Une vraie invitation au voyage, d’autant que le coffre généreux accueillera aisément de grandes valises. La boîte automatique à 4 rapports se charge même de passer les vitesses à votre place et le couple du V6 vous met en sécurité au moindre dépassement tant il tracte les 1,6 tonnes sans effort. La direction ultra assistée se tourne du petit doigt, même à l’arrêt.
Tout est fait pour traiter le conducteur comme un vrai « pacha », ce que l’on comprend quand on sait que l’américain moyen passe une grande partie de sa vie au volant (taille du territoire et culture du tout automobile oblige). Malgré l’abandon de la propulsion, la Buick Park Avenue plaira donc aux plus conservateurs grâce à une ADN américaine encore ultra présente. Ne lui manque que la sonorité si particulière du V8…
Texte: Exapart / Photos: Exapart
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