La petite aventure des pickups Mercury
Si vous lisez MERCURY sur la calandre d’un vieux pickup américain, vous n’êtes pas face à un patchwork de pièces mais bien un Mercury M-Series.
Au Canada, le réseau de dealers estampillés Ford n’est pas aussi établi qu’aux Etats-Unis dans les années 1940. Il faudra donc aussi compter sur les franchisés Lincoln-Mercury-Edsel pour assurer la distribution des premiers Ford F-Series. Pour plus de cohérence, ces derniers seront ainsi rebadgés Mercury M-Series lorsqu’ils seront vendus dans le réseau éponyme. Bien que la marque soit d’une gamme supérieure à Ford aux Etats-Unis, les M-Series ne se distinguent que par des détails esthétiques et un faux semblant de luxe avec plus de chromes. Le choix de finitions et de mécaniques était bien plus restreint. Jusqu’en 1956, seul le V8 Flathead était proposé.
D’autres modèles seront aussi rebadgés Mercury comme les châssis de bus C-Series ou autres camions à cabine avancée (B-Series) mais aussi les premières générations de Ford Econoline et Ranchero (renommé Meteor). Au Canada, le pouvoir d’achat est plus faible et les taxes sur les véhicules, plus élevées. Ford y commercialise donc des modèles adaptés, moins chers, sous la forme de Ford « Mercurysées » sans la connotation plus luxueuse. D’autres constructeurs adopteront le même type de stratégie pour le marché canadien comme Pontiac et ses showrooms remplis de Chevrolet travesties en Pontiac, en changeant quelques détails esthétiques pour un prix de vente ultra concurrentiel.
En 1965, un accord commercial est signé pour faciliter le libre échange du secteur automobile entre le Canada et les Etats-Unis. Les gammes Ford canadiennes et américaines s’uniformisent alors peu à peu, pour des raisons évidentes de coût. Les Mercury M-Series disparaissent officiellement en 1968. Si un pickup Ford de cette période vous branche, sachez donc qu’un Mercury aura cette petite touche d’originalité en plus.