Le succès surprenant des Buick en Chine
Après Oldsmobile et Pontiac, tout portait à croire que Buick serait la prochaine marque historique de GM à tirer sa révérence. C’était son compter sur un revirement stratégique mais aussi un marché chinois qui représente aujourd’hui 80% des ventes.
Ni vu ni connu, Buick revient progressivement sur le devant de la scène automobile américaine. Cette entité poussiéreuse – synonyme de « berline de grand-mère » – a réussi l’exploit de rajeunir son image et devenir l’une des marques les plus rentables du groupe General Motors, en moins de 10 ans. Un nouveau style, des SUV de taille moyenne, une fiabilité excellente et un rapport qualité/prix équilibré (du luxe à bon prix) attirent une génération d’acheteurs de plus en plus jeune et de plus en plus nombreuse. Ce dont on se doute encore moins, c’est que Buick connait une véritable success story en Chine depuis quelques années.
Les liens entre Buick et la Chine sont bien plus anciens qu’on ne l’imagine. Durant la première moitié du 20ème siècle, la marque est très présente dans l’Empire du Milieu. De haut dirigeants comme Sun Yat-sen, ancien président, Zhou Enali, ancien premier ministre ou Puyi, le dernier Empereur, possèdent des Buick mais l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong mettra un terme aux ambitions du constructeur. Le fondateur de la République populaire de Chine nationalise à tour de bras et répudie les entreprises américaines dont le pays est désormais ennemi.
Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que Buick entame son retour au travers de GM Shanghai, un joint-venture entre le chinois SAIC Motor et l’américain General Motors. L’image prestigieuse dont Buick jouit toujours en Chine a favorisé son installation comme premier constructeur mondial sur le territoire. Quitte à proposer des véhicules nouveaux et modernes sur un marché « à la bourre », autant faire les choses bien.
En 1998, c’est la Buick New Century – berline traditionnelle – puis sa remplaçante, la Buick Regal (en 2000) qui sont d’abord choisies pour convaincre les chinois. Malgré son prix élevé – elle est même plus chère que la version américaine – le modèle se vend bien. Les motorisations sont plus petites pour s’adapter au marché. Les 4 cylindres 2.0L, V6 2.5L et 3.0L sont ainsi les alternatives proposées au V6 3.8L originel, tout en conservant la boite automatique sur les V6, avec levier au volant (curiosité de plus pour les chinois !).
Peu de temps après, la Buick GL8 – plus connue chez nous comme Pontiac Trans Sport ou Opel Sintra – est le premier monospace chinois. La machine est lancée et, très vite, Buick fait figure de constructeur automobile luxueux et innovant, jeune et branché… à mille lieux de l’image vieillotte qu’elle se trimballe encore aux Etats-Unis, à l’époque.
En 2015, Buick dépasse la barre du million de véhicules vendus sur une seule année, en Chine. Une croissance fulgurante qui la place dans le top ventes automobiles du pays et donne un second souffle à General Motors. La gamme grandit et compte désormais 17 modèles ! Comme aux Etats-Unis, le constructeur a su proposer des véhicules en adéquation avec les attentes des consommateurs. La fiabilité de ses produits et un marketing bien rodé ont fait le reste. Vous ne verrez plus les nouvelles Buick de la même manière.
Patrick
Comment ça, une image de voiture à mémé ? Si je mets la main sur ce zigomar, je lui colle la tête entre les oreilles !
Blague à part, au début des années 90, il n’y a pas de quoi se relever la nuit. Assez étrange de voir une marque américaine sauvée par la Chine communiste.
Longue vie à Buick !
Chuck Jordan
Comme tu dis : un destin assez inattendu pour Buick, à tous points de vue !
Franck
Oui enfin pas toutes les Buick n’était pas des voitures de mémé, … Ex: La Buick Riviera 63-65, toute la série GS et encore moins les GSX Stage 1 de 1970… mais bon, c’est vrai que toutes les berlines pataudes de l’époque pouvaient être aussi qualifiées de berline à « pépé mémé » et pas seulement les Buick…
Chuck Jordan
Je pensais surtout aux années 1990-2000 – avant le gros renouvellement de la gamme – où la marque avait une image vieillotte et plus du tout sportive.