Yves et sa Firebird ’67 : le grand saut dans l’américaine
Yves était loin d’imaginer qu’il remplacerait sa 2CV d’étudiant par une Pontiac Firebird ! Un coup de cœur qui perdure depuis 1981.
J’ai toujours été très sensible à l’esthétique des Pontiac fin sixties arborant ce nez en pointe. Leur regard est agressif tel celui d’un aigle royal et donne une vraie impression de vitesse à l’arrêt, qu’on l’observe de profil ou avec un peu de hauteur. En voyant débarquer Yves, je reste à nouveau scotché devant cette gueule unique.
Un oiseau du feu de dieu
Sa Firebird affiche une robe bleue qui lui sied à merveille et contraste avec le toit vinyle noir. Cette touche de luxe ne nous fera pas oublier qu’on est en face d’un modèle aux prétentions sportives. Double prise d’air sur le capot, (fausses) ouïes d’aération latérales, double ligne d’échappement, jantes Rally Wheels complètent l’attirail de cette authentique Firebird 400 ! Le chiffre magique est inscrit sur chaque prise d’air et sur la malle de coffre et fait référence au fabuleux bloc 400 pouces cube Pontiac.
Ce gros bloc transforme la compacte (à l’échelle américaine) en véritable dragster. Surmonté d’un carbu 4 corps, il affichait la bagatelle de 325 chevaux au catalogue ! De quoi laisser tout le monde derrière quand le feu passait au vert. Même au pays du V8. L’acheteur d’une Firebird 400 avait aussi le privilège de s’offrir – en option – une boite automatique à 3 vitesses : la Turbo-Hydramatic 400.
Un rêve inattendu
C’est en 1980 qu’Yves croise pour la première fois le regard de la Pontiac. Invité chez deux anciens camarades de classe d’origine iranienne, il y découvre la voiture qu’un ami de la famille leur a prêté pour leur séjour à Paris. Le coup de foudre est immédiat mais ce genre de voitures est hors de sa portée et il ne s’imagine pas une seconde en posséder une un jour. Le destin en décidera autrement.
A la mort de son propriétaire une année plus tard, la voiture est mise en vente par la veuve du défunt. Cette dernière savait qu’Yves adorait cette Firebird. Elle refuse alors une proposition d’achat du patron de son mari pour la céder à Yves, à un prix inférieur. Son père, lui même piqué par le virus (il possède une Triumph TR5), lui avance les fonds. La modeste 2CV cède ainsi sa place à une chic sportive américaine, en mars 1981.
38 ans de vie commune
Les premiers temps, Yves roule régulièrement avec la Firebird, après avoir fait refaire l’allumage et changer 4 pneus. C’est tout ce dont l’auto avait besoin, ayant été méticuleusement entretenue. Son budget d’étudiant ne lui permettait de toute façon pas d’extra. Les choses sérieuses reprennent en 1985, dès qu’Yves entre dans la vie active. Le bloc moteur d’origine (qu’il a conservé) est remplacé par un autre entièrement refait. Les lames de suspension arrières et les trains roulants sont rénovés par la société Vantastic, alors à St Ouen. La carrosserie est également restaurée jusqu’au toit vinyle.
Rouler en voiture américaine en France dans les années 1980 n’est pas chose facile. Trouver certaines pièces, de la documentation n’était pas aussi aisé qu’aujourd’hui. Yves s’est alors rapproché du club ACCF pour profiter des conseils de nombreux passionnés, réunis au sein d’amicales dédiées à chaque marque. Un soutien appréciable pour vivre sa passion plus sereinement.
L’American Dream, toujours intact
Les années passent mais Yves semble apprécier sa Pontiac comme au premier jour : « Cette voiture m’a conforté dans l’idée des voitures américaines belles, étincelantes et puissantes ! Avant la Firebird, j’avais une 2CV… Je te laisse imaginer le choc ! ». Et comment ! Yves prévoit d’installer prochainement un nouveau parechoc et un compte-tour de capot (option d’époque) puis repeindre ses jantes d’époque et installer des pneus à liseret blanc. En attendant, il programme quelques périples pour cet été, sur fond de musique Country.
Un grand merci à Yves et à Christian !
fabrice dubot
Yves, un vrai collectionneur passionné! Heureux de découvrir cet article sur cette fidèle Pontiac!